Patrick Kanner, ancien ministre, président du groupe socialiste au Sénat était l´invité de « Face aux chrétiens » émission organisée en partenariat par KTO, La Croix, RCF et Radio Notre Dame. Interrogé sur le remaniement ministériel et sur la présidence d´Emmanuel Macron il s´est montré critique. « J´ai voté pour lui pour faire face au péril de l´extrême droite, péril qui est aujourd´hui encore plus présent. Son projet politique repose sur le triptyque : libérer, protéger et unir. Il a libéré, mais pour réussir il ne peut pas sacrifier nos grands équilibres sociaux comme il le fait. »
Concernant la commission d´enquête parlementaire sur les abus sexuels au sein de l´Eglise, commission qui finalement n´a pas été retenue par le Sénat, Patrick Kanner s´est expliqué : « Ce n´était pas une initiative accusatoire mais de construction pour l´avenir. On ne visait pas l´Eglise, on défend l´Eglise, sa place dans la construction de la nation, car l´Eglise fait partie de l´histoire de la nation française. Cette Eglise vit un drame au travers de milliers d´enfants qui ont été violentés. Il est manifeste qu´il y a eu une forme d´occultation pour ne pas dire de dissimulation. L´Eglise n´a pas pu, pas su, ou pas voulu arrêter des dysfonctionnements qui ont fait que la justice de la République n´ait pas pu intervenir sur des cas qui relevaient de sa compétence. »
Interrogé sur la gauche française et sur les incidents concernant la France insoumise, Patrick Kanner a dit que « Jean-Luc Mélanchon a commis un pas de côté majeur. Les images au moment de la perquisition m´ont terrifié. Il a perdu son sang froid, or en politique, le sang froid est une vertu cardinale. Ce personnage, grand orateur, dialecticien hors pair a montré qu´il n´avait pas la stature d´un chef d´Etat. Rien ne sera plus comme avant après ces images. Il n´y aura pas d´accord politique avec cette extrême gauche. »