Quittant Lima pour Rome où il arrive à 14h15, le souverain pontife livre ses impressions au cours d'une conférence de presse aux journalistes embarqués avec lui à bord de l’avion d’Al Italia sur cette aventure de plusieurs jours. Comment ne pas être saisi par l’étonnant contraste entre le Chili où le catholicisme semble s’essouffler et le Pérou où le pape a été accueilli par des foules enthousiastes ? Au Chili la messe à Iquique a réuni relativement peu de monde, le Saint-Père s’est excusé auprès des autorités pour les scandales de pédophilie qui ont terni l’image du clergé chilien. La visite à la prison pour femmes, où les prisonnières ont entonné un chant de leur composition pour le pape, reste toutefois un moment unique. La rencontre avec les jeunes au sanctuaire de Maipu, et la messe célébrée dans la région d’Araucanie avec des vêtements liturgiques rappelant le « sang » des Mapuches, ces Indiens qui se battent pour leur terre, sont aussi des moments forts d’émotion. Au Pérou, l’enthousiasme contagieux des foules est partout présent. On le retrouve aussi bien chez les Indiens d’Amazonie aux vêtements de plumes dans le Coliseo National Madre de Dios, les enfants du Foyer Le Petit Prince et les habitants de Puerto Maldonado que dans les rues de Trujillo ou de Lima. Les foules sont partout nombreuses, présentes, enthousiastes. Il faut voir l’assistance à la messe célébrée sur l’esplanade côtière Huanchaco, la célébration mariale sur la Place d’Armes de Trujillo en l’honneur de la Vierge de La Porte et l’écoute attentive des prêtres et des consacrés sur laquelle le pape peut compter pour faire passer un message pas forcément agréable à entendre. Cette vivacité de la foi, le Pérou la doit à une longue tradition de dévotion populaire et un riche panthéon de saints nationaux auxquels le pape a voulu rendre hommage en se rendant au Sanctuaire du Seigneur des Miracles et en se recueillant dans la chapelle des saints péruviens de la cathédrale de Lima. L’Angélus permet de rappeler pour le Saint-Père combien toute Église nationale est unie à l’Église Universelle. Enfin la dernière messe célébrée sur la base aérienne de Las Palmas est l'ultime image que l’on peut garder de ce voyage contrasté où le Pérou apparaît comme l’Eldorado d’une foi bien vivante.

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