A Lima, capitale du Pérou, le pape François a été reçu au Palais du Gouvernement par le président de la République Pedro Pablo Kuczynski ce vendredi 19 janvier 2018. Le Pérou possède "une riche pluralité culturelle" qui constitue l'âme de ce peuple, a indiqué le Saint-Père devant les autorités et les responsables de la société civile. "Le Pérou est une terre d'espérance" mais "ce peuple a la responsabilité de se garder uni". Le pape François a abordé deux défis à relever : le mode de développement économique et le "virus social" de la corruption. Réaction du Carlos Lécaros, professeur de philosophie et d'économie à l'université jésuite de Lima, avec Etienne Loraillère, envoyé spécial de KTO au Pérou.
Peuplé de 32 millions d’habitants, le Pérou, cœur de l’ancien empire inca, regroupe une importante minorité indienne. La langue quechua, officiellement parlée avant l’arrivée des Espagnols rassemble toujours 3 à 4 millions de locuteurs. Depuis l'assassinat de l’Inca Atahualpa par le conquistador Francisco Pizarro, il semble que le pouvoir n’a cessé d’être revendiqué par deux clans rivaux et irréconciliables. La tentative de destitution pour corruption du Président Pedro Pablo Kuczinski par Keiko Fujimori, la fille de l'ancien dictateur Alberto Fujimori, en est la dernière illustration. Très implantée localement l’Église a été particulièrement influencée par la théologie de la libération dont le père Gustavo Gutierrez est l'un des premiers théoriciens. Si l’Église donne encore l’impression d’être éloignée des problèmes concrets des populations locales, la venue d’un pape particulièrement sensible à la justice sociale, à l’écologie et aux minorités peut lui donner un nouveau souffle...
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